Des plages blondes de l’Adriatique aux cimes du Gran Sasso, les Abruzzes composent une Italie intacte où la nature façonne encore l’assiette et le caractère des hommes. Entre villages médiévaux posés sur les rocs, ours marsicain tapi sous les hêtres et pasta alla chitarra parfumée au safran, cette terre discrète offre un concentré de saveurs brutes que l’on savoure sur place ou à la table de Donna Mia, pour un voyage qui mêle grand air et cuisine de cœur.
Une région authentique et contrastée
Des parcs naturels et des villages perchés
Le relief des Abruzzes passe d’un souffle marin à une respiration d’altitude en moins d’une heure de route. D’un côté, les 150 kilomètres de plages blondes, de l’autre, les cimes du Gran Sasso et de la Majella qui veillent sur trois parcs nationaux couvrant plus d’un tiers du territoire. Le panorama se lit comme une fresque : falaises calcaires striées de sentiers, gorges tapissées de hêtres, plateaux herbeux où paissent moutons et chevaux, puis l’Adriatique qui se devine à l’horizon depuis le belvédère de Campo Imperatore.
Entre ces blocs de nature surgissent des bourgs médiévaux figés dans la pierre claire. Santo Stefano di Sessanio, juché à 1250 mètres, ressemble à un nid d’aigle posé sur une colline de lavande sèche. Plus au sud, Scanno se mire dans un lac émeraude, tandis que Pacentro multiplie les venelles en escalier où le parfum du pain au feu de bois accompagne chaque pas. Les façades sont restaurées avec pudeur, les moulins à huile ronronnent encore, et l’on dort souvent dans un albergo diffuso, ces chambres disséminées dans les anciennes maisons afin de faire revivre les ruelles.

Une Italie préservée
Ici, l’économie de la montagne reste intimement liée au rythme du troupeau. La transhumance d’été suit toujours les tratturi vers les pâturages frais, attirant gourmands et curieux sur les pas des bergers. Le brame des cerfs précède parfois le grondement discret d’un orage, mais c’est le pas feutré de l’ours marsicain qui rappelle le mieux la force sauvage du lieu : une cinquantaine d’individus vivent encore librement dans les forêts épaisses des Abruzzes. Loups, chamois des Apennins, aigles royaux complètent cette arche de biodiversité saluée par les naturalistes.
Cette même fidélité à la terre se retrouve dans le verre : le rouge Gran Sasso Montepulciano d’Abruzzo, présent sur la carte de Donna Mia, puise ses tanins dans ces coteaux escarpés. Vinifié sans artifice, il incarne la philosophie locale : préserver l’essentiel, sublimer la matière première, laisser la nature dicter le tempo. Une façon de prouver que l’Italie gardienne de ses racines n’a rien perdu de sa gourmandise ni de sa convivialité.
Une cuisine rustique et sincère
Pâtes, agneau, fromages et vins
Dans les trattorie des Abruzzes, la table s’ouvre souvent sur un plat de maccheroni alla chitarra. La pâte, taillée au fil d’acier sur un petit cadre de bois, retient parfaitement le ragù d’agneau parfumé au safran de Navelli. Viennent ensuite les arrosticini : ces brochettes d’agneau de lait grillées à la braise, simples, fumées, irrésistibles avec une pincée de romarin sauvage.
Le berger n’est jamais loin. Son lait donne le pecorino di Farindola, à la pâte granuleuse et aux notes de noisette, ou la scamorza affumicata, suspendue quelques heures au dessus des braises pour prendre ce goût de cheminée propre aux refuges du Gran Sasso. Le verre idéal ? Un Montepulciano d’Abruzzo généreux et fruité, comme le Gran Sasso proposé chez Donna Mia. Plus léger mais tout aussi local, le Cerasuolo rosé accompagne merveilleusement les charcuteries maison, tandis que le Pecorino blanc surprend par sa vivacité saline.
Des produits issus des montagnes
Entre les crêtes du Majella et les pâturages du Campo Imperatore, la cuisine se nourrit de hauteur. Les brebis paissent des herbes riches en armoises, thym et genévrier, ce qui parfume la viande d’agneau et les tommes. Les champs en terrasse livrent farro d’Abbateggio et pois chiches anciens, ingrédients de soupes épaisses que l’on laisse mijoter des heures dans des marmites de terre cuite.
L’altitude offre aussi un miel ambré de châtaignier, un origan intense, sans oublier l’or rouge de L’Aquila, récolté à la main chaque automne. Ces produits portés par le froid nocturne et l’air pur rappellent pourquoi la cuisine abruzzaise reste profondément terrienne : elle tient au ventre, réchauffe le cœur et raconte, sans fard, la rudesse douce de la montagne.

Des traditions fortes
Fêtes, vendanges et transhumance
Du printemps à l’automne, les villages abruzzais vivent au rythme des sagre, ces fêtes populaires où l’on se retrouve sur la place pour goûter le meilleur du terroir. À Navelli, le parfum des pistils de safran emplit les ruelles, à Sulmona les confetti colorent les étals, tandis que sur la Costa dei Trabocchi les pêcheurs célèbrent la Saint-François avec un brodetto géant mijoté sur les plateformes de bois. Chaque bourg a son calendrier, son saint protecteur et sa spécialité à défendre. On mange, on chante, on danse, souvent jusque tard dans la nuit.
À la fin de l’été, la vigne prend le relais. Les vendanges en altitude commencent à l’aube dans les coteaux de Controguerra ou de Loreto Aprutino, quand la fraîcheur conserve l’arôme du Montepulciano et du Pecorino blanc. Les grappes descendent encore dans de vieilles caisses en bois, et les jeunes vignerons bio partagent le premier moût avec les voisins. Quelques semaines plus tard, place aux bergers. Sur le tratturo Magno long de 244 kilomètres, la transhumance mène les troupeaux d’agneaux vers les pâturages d’hiver dans les Pouilles. Les cloches résonnent, les enfants marchent aux côtés des chiens Maremmano, et l’on s’arrête pour une tranche de pecorino tiède sortie de la faisselle. Une tradition remise à l’honneur, ouverte aux marcheurs curieux qui souhaitent suivre une étape et goûter la viande grillée au feu de genévrier.
Un lien profond avec la nature
Ici, pas de folklore sans paysage. Les Abruzzes sont couverts de parcs nationaux où l’ours marsicain, le loup des Apennins et l’aigle royal partagent le même territoire que les hommes. Les fêtes suivent la floraison des montagnes, la montée des eaux dans les gorges et le passage des nuages sur le Gran Sasso. Cette proximité se ressent jusque dans la cuisine : on cueille l’ortie au bord des sentiers pour les ravioli, on récolte le miel de rhododendron en altitude, on affine la scamorza à l’abri des grottes karstiques.
Les habitants parlent encore des arbres comme de vieux amis et des sources comme de trésors. Un abruzzais connaît la lune propice à la taille de la vigne, le vent qui annonce la neige et le silence nécessaire pour observer un bouquetin au crépuscule. Ce savoir intime, transmis autour d’un feu ou d’un verre de Cerasuolo, rappelle que la modernité n’a pas rompu le fil entre l’homme et sa montagne. Le visiteur le perçoit rapidement : dans ces terres hautes et brutes, la nature n’est pas un décor mais une partenaire de chaque instant.
Les Abruzzes chez Donna Mia
Des valeurs de simplicité et de goût
Chez Donna Mia, la cuisine des Abruzzes respire la sobriété heureuse. Trois, parfois quatre ingrédients, jamais plus, racontent la montagne et la mer. Un filet d’huile Aprutino Pescarese pour clore une assiette de légumes grillés, un tour de moulin à poivre sur une pasta alla chitarra tirée du jour, un pain cuit au feu de bois, rien d’artificiel. Le service suit la même ligne, direct et chaleureux, comme dans les trattorie des bourgs perchés : on pose la casserole sur la table, on sert à la louche, on discute du dernier millésime au moment de resservir.
- Produits nets, cuissons franches, assaisonnements maîtrisés : la gourmandise sans surcharge.
- Partage : plats pensés pour le centre de table, verres toujours à moitié pleins.
- Prix mesurés : l’esprit « agriturismo » se traduit par des additions douces, fidèles à la région.

Une inspiration terrienne et sincère
Le terroir abruzzais bat son plein dans le verre. La maison a choisi le Gran Sasso Montepulciano d’Abruzzo comme ambassadeur : robe sombre, fruits noirs et pointe de garrigue, il tient tête à une épaule d’agneau confite ou à une scamorza fumée passée sur la braise. Cette cuvée naît à près de 400 mètres d’altitude, entre pierres calcaires et vents de mer, rappel discret de la dualité montagne Adriatique qui caractérise la région.
Même logique côté assiette : l’huile vient d’oliviers plantés sur les pentes de la Majella, le miel de fleurs sauvages arrive des apiculteurs de l’Aquila, la farine de blé dur de la vallée du Fucino. Tout est sourcé auprès de petites fermes qui défendent encore des gestes lents. Donna Mia les soutient, raconte leurs histoires, et transmet cette sincérité au client, bouchée après bouchée.
Les Abruzzes prouvent qu’un même souffle peut saler l’Adriatique et parfumer l’agneau des sommets, leçon que Donna Mia transmet sans détour dans le verre et sur la table. Tandis que les loups veillent encore sur le Gran Sasso, une question s’invite au dessert : que fera chacun de nous pour que cette complicité entre nature et cuisine continue de vivre plutôt que de se raconter ?
Petite leçon d’Italie
Proverbe : “La buona cucina fa il buon sangue.” (“Une bonne cuisine fait un bon sang.”)
Entre mer et montagnes, les Abruzzes cultivent une cuisine de vitalité. Pâtes, agneau, safran et huile d’olive nourrissent le corps autant que l’âme. Ce proverbe dit tout : la santé passe d’abord par le plaisir.